samedi 28 février 2015

Bulletin N° 10 Vendredi, 8 septembre 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

NDLA : En fait, le précédent employeur était en dépôt de bilan. Je n'ai pas été payé (ni embauché d'ailleurs). J'ai travaillé gratos pendant une semaine et demie. J'ai refusé à deux constructeurs nationaux, deux embauches en CDD pour remplacer des conducteurs de travaux en vacances (j'aurais dépensé ma paye en déplacement). J'ai profité de ce temps pour faire rentrer du pognon dans ma boite (créances de retenues de garantie), pour fermer ma boite (comme un con j'ai trop attendu, il a fallu que je paye un Impôt forfaitaire annuel de 5000 F) et pour continuer à chercher  du taf...

Au soir d’un long voyage, harassé et fourbu, Je réalise enfin mes illusions perdues.
Je ferraille tel un duelliste sans concrétiser, A quoi sert de se battre si l’on ne sait gagner.
Cent fois avec ma ligne j’ai cru pouvoir ferrer, Aucun poisson ne mord mais l’appât est mangé.
A courir à tous les rendez-vous je m’ échine, Avec pour tout résultat d’user la machine.
D’entretien en entretien ma valeur augmente, Offrez moins, embauchez, pour que je m’alimente!
A-t-on vu qu’un produit prenne de la valeur, Quand il ne se vend point c’est une grave erreur.
J’investis, je dépense pour trouver un emploi, Ca ne sert vraiment à rien ou alors à quoi ?
Du travail ai-je eu beaucoup plus que ma part, Pour que je doive maintenant ne plus en avoir ?


Moral

Les voix du destin sont-elles impénétrable, Pour moi l’avenir me semble bien minable.
Précipiter ma perte, dois-je continuer, Ou prolonger l’agonie et me replier?



Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, Boileau avait raison pour les intelligents.
Mais de cette catégorie je semble
m’extraire, Et de l’irrationnel j’ai fait mon ordinaire.
Vraiment qu’il est difficile d’avoir cinquante ans, Cinquante ans de bêtise, cinquante ans de tourment.
Rêvant d’une corde, liane  salvatrice, La fin de mon enfer, à ce dernier supplice.
Ma dignité avec le travail est partie, Je ne soutiens plus de mes enfants le regard.
A quoi sert la vie si l’on ne peut la donner, Devant mes chers petits je reste là, hagard.
J’ai honte de moi même et j’en ai du mépris, Inutile je suis et sans virilité.


           



Aurais-je l’énergie pour continuer un peu, La semaine prochaine ces rendez-vous piteux ?
Du monde du réel je dois me retirer, Cinquante ans de connerie, peut-on avoir pitié ?
A mes enfants je n’ose demander pardon, D’être si incapable de les élever.
A mes pauvres parents je demande pardon, Pour un bon à rien de vous être sacrifiés.
La vie ne vaut pas la peine d’être vécue, Si de notre devoir la nature nous exclut.



Bulletin N° 9 Dimanche, 30 juillet 2000



Rubriques du bulletin

 1  Travail

 2  Moral
Travail

J’ ai fini lundi 24 chez l’escroc.
Six jours de travail gratuit.
C’était trop beau pour être vrai !

J’ai fait mon enquête...
   


Cette boite est en redressement judiciaire, on me l’avait caché.
Le gérant n’a pas fait de déclaration préalable à mon embauche, ainsi qu’il aurait du le faire.
Il ne m’a pas donné de contrat d’embauche comme je l’exigeais.
Il ne m’a pas présenté au personnel comme je l’exigeais.
Deux de ses sous-traitants n’existent pas officiellement, n’ont pas de Numéro Siret et n’ont pas de téléphone fixe!

Avant moi, beaucoup de prédécesseurs se sont succédés à un rythme effréné.
Certains étaient même partis en emportant une partie des dossiers; je présume que ces procédés ne se pratiquent que par des salariés en fort contentieux avec leur employeur.

Lorsque j’ai pris le gérant à part pour lui dire qu’il aurait du me dire la situation de son entreprise, il m’a répondu qu’il avait oublié !
Sa secrétaire chargée de me faire un contrat, que je n’ai jamais eu, m’a annoncé que le gérant m’embauchait 1000 f plus cher que prévu alors que je

ne demandais rien qu’un contrat...
J’ai dit “bizarre, bizarre” ? Comme c’est étrange !..
Il voulait faire un procès à un ancien cadre et prétendait ne pas régler le solde d’un autre. Pas rassurant pour un successeur à cet emploi...
Tous les gens des bureaux n’avaient qu’une ancienneté de 8 jours à un mois et aucun n’avait eu droit à un contrat d’embauche.
Le chef de chantier non plus, lui qui avait déjà perçu une paye  comportant une “erreur” de 3000f en moins sur le brut mensuel.
J’étais un peu méfiant avant d’accepter ce poste, mais pas assez.
En effet, j’aurais du me renseigner avant et non après avoir commencé ce poste.


Moral

Du coup je n’ai que trois mois de travail salarié derrière moi. Il me manque un mois, un tout petit mois, pour avoir droit au chômage.
Décidément qu’il est difficile d’être salarié et d’avoir cinquante ans.
Je comprends pourquoi j’avais trouvé cette place inespérée.
De toute façon ce gérant ne pouvait pas m’écarter à cause de mon âge, puisqu’il ne paye plus de cotisations depuis 2 ans, et de plus ma paye et mon destin aurait été à sa guise.
Je devrais plaindre également ceux qui y sont encore et qui se feront avoir dès la paye.
J’ai recommencé à chercher un emploi  mais la saison ne s’y prête pas.
Mon père râle au téléphone et me dit que je n’avais qu’ à ne pas courir deux lièvres à la fois. (Si mon père râle, c’est qu’il va mieux !)
      

Je me demande si je n’ai pas rêvé tout cela.
Vais-je un jour me réveiller dans un monde où tout va bien et se passe normalement ?
Heureusement que je me confie à ce bulletin parce que sinon, quelle soupape pourrais-je bien actionner ?

Bulletin N° 8 Dimanche, 16 juillet 2000



Rubriques du bulletin

 1  Travail

 2  Moral

Travail (de merde!)

J’ ai fini avant-hier chez le poivrot.
J’ai trouvé un emploi à Argenteuil dans une boite de bâtiment tous corps d’état.
C’est fou ce que ça me remplit de joie.

Ils n’ont trouvé personne d’autre , ni moi non plus.

C’est vraiment une bonne base de départ que de travailler ensemble contraints et forcés.

Le patron s’appelle ‘SALIM’ et je comprend un mot sur quatre de ce qu’il dit.

Le salaire promis ainsi que le grade sont bien meilleurs que ce que je viens de quitter.
Cadre supérieur (à la limite inférieure du point de vue salaire) puisque je serai directeur d’exploitation.

Je commence demain.

Il me reste à obtenir mon contrat dans un premier temps et à bien veiller à percevoir mon salaire. C’est fou ce que j’ai confiance!


Moral (jamais content!)

Demain soir, ma première nuit à l’hôtel!
J’ai bien pensé au camping mais ça revient plus cher et en plus il faut amener sa maison comme les escargots.

Pas de chambre ou de studio en location, car il faut avancer plusieurs mois de loyer et vu la confiance que j’ai dans cet emploi...

Il faut quand même dire que cette entre- prise doit être en difficulté prononcée,
c’est pour cela qu’elle trouve peu de monde pour la place proposée.

Cela ressemble à “Mission impossible”,

“- Cette mission si vous l’acceptez, etc...”. Bien sur que je l’accepte, je n’ ai rien trouvé d’autre !

Je redeviens cadre, j’ai un titre qui permet à mon CV et à mon ego d’être plus reluisants et j’aurai  aussi un chômage meilleur.

Un mois de travail dans cet emploi, et j’aurai acquis un droit au chômage de quatre mois. Je commencerai à être un salarié comme les autres. Pas que je veuille être au chômage, mais cela fait une sécurité au lieu de bouffer mes économies...

           


Pour le reste , et bien, beaucoup de travail en vue.
Je cherchais un job dans lequel je mènerai, contrôlerai et animerai des conducteurs de travaux. En théorie, j’ai la main sur tout, sauf le commercial; c’est à dire sur le personnel des études et l’ encadrement travaux.
En fait, études: effectif zéro, travaux: un conducteur pas très dynamique.
Le reste a été ou est en train d’être lourdé.

Pas de compta analytique, pas de contrôle de rendement ni de qualité, pas de prise en compte des exigences clients, pas de bibliothèque de prix (pratique, pour les commandes de matériaux courants ! ). Tout ça, je sais mettre en place. Mais l’essentiel de mon boulot ne sera pas de réorganiser mais de conduire les travaux, c’est évident.

 Je mettrai beaucoup plus de temps pour mettre en place ma qualité ( pas celle d’ ICOPREF).
Et puis conduire les travaux j’ai déjà donné. Cela ne m’intéresse plus.
Ce qui me plait, c’est la synergie d’une entreprise, faire marcher tout le monde au même pas, d’une discipline plus ou moins librement consentie.

Mais c’est une autre histoire !



   

Bulletin N° 7 Dimanche, 25 juin 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

J’ai participé à mon septième entretien. Sept entretien pour 18 lettres avec mon nouveau CV.
Bon, maintenant le CV ça va, mais les entretiens ne vont pas du tout.

Je suis trop familier, trop détendu, trop expansif, trop hors sujet, trop excité, bref je ne convaincs pas.

Je ne sais pas me vendre.

Le taulier me propose de continuer.
Je lui ai dit que j’avais deux autres propositions en vue et que je lui donnerai une réponse  pour le 30 juin.

En fait je n’ai rien d’autre en vue.

Le stage ICOPREF m’ a-t’ il profité ?

- J’utilise la méthode comparant CBTP, CBTE, CRTE pour démontrer le glissement spectaculaire des chantiers.
Cela n’est spectaculaire que pour moi, le patron n’y comprenant rien du tout, toujours plongé qu'il est dans les vapeurs alcoolisées.
Quand je pense que André Huot nous avait assuré le succès garanti.

- La technique de créativité m’a réussi pour créer mon dernier C.V.

- Le diagramme Causes-effets et l’AMDEC m’ont servi à prouver l’innocence de mon entreprise et à récupérer les 23000 f que mon client devait à ma boite qui n'est toujours pas fermée...


Moral

Ma tension est redescendue.
Je m’endors avec de l’Athymil 30.

Je n’arrive pas à me faire à l’idée que je ne suis plus cadre. Je me révolte à cette idée, et à d’autres moments je me sens dégradé, humilié, une merde!


Je dépéris sans réelle responsabilité.

Depuis que je travaille près de chez moi, mon couple ne fonctionne plus du tout.

Ma compagne m’ a même dit qu’ elle va chercher un H.L.M. Est-ce un coup de bluff? Est-ce que cela a dépassé sa pensée? Le pense t-elle vraiment?

Jamais je n’ai réussi a discuter finances avec elle depuis ma nouvelle situation.
Elle continue à dépenser son argent comme avant.

Je n’ai pas assez pour vivre, car en fait, dans mon budget je n’avais pas prévu l’argent de poche, mes habits, les travaux dans la maison, etc...

Elle a acheté un incinérateur puisque le précédent a été donné au ferrailleur.
Elle m’a dit que c’était le sien et qu’il n’était pas question que je m’en serve...

Jamais je ne lui ai fait semblable réflexion.

Je commence à croire que ce qui lui a plu en moi, c’ était ma place  dans la société (ingénieur et chef de service à l’époque).
D’ailleurs, ne m’a t-elle pas dit une fois  qu’elle avait remarqué ma voiture en premier ( ma Muréna que j’ai vendue en février 98 pour payer mes salariés). Je pensais que la plaisanterie était de mise. Je n’en suis plus si sûr à présent.
Elle a retiré les bagues que je lui ai offert. Elle n’ arbore plus que les bijoux de l’autre, le précédent.
Elle a encore dit à mon aîné d’aller voir chez son vrai père si c’était mieux.

Décidément je n’ai pas de chance avec mes compagnes.
Ma première femme m’ a traité un jour de minable ! Je ne lui ai jamais pardonné cela.
Celle-ci ne me l’a encore pas dit mais son comportement vaut-il mieux?

Bref, mes objectifs sont :

- Retrouver un boulot de cadre à responsabilités, en déplacement (si ce rêve est accessible à un homme de cinquante ans).
-  La laisser refaire sa vie.
- Maigrir. J’ai perdu 2 kilos. Il me faut mobiliser ma volonté pour perdre encore 15 kilos.

L’inconvénient, (si je repars en déplacement) est que je ne verrais pas grandir mes deux petits.

Si seulement j’avais le courage d’en finir...

Bulletin N° 6 Mercredi, 31 mai 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

J’ai affaire à des entreprises qui sont les mêmes gros cons que j’ai côtoyé à la F.F.B
Ils font des devis à la louche en deux lignes pour décrire tout un chantier comprenant des dizaines de prestations et divisent leurs prix par 3 en une journée, ce qui en dit long sur leur façon de faire des prix.
Aucune culture du service au client.
Toujours est-il, qu’une de ces entreprises (certifiée d’ailleurs!) n’intervient pas. J’angoisse, bien que je me sache non responsable. J’ai des brûlures d’estomac et ma tension est montée à 16/10.
J’ai voulu un petit salaire, je l’ai!
J’ai voulu un travail peinard, c’est loupé!

Et pour couronner le tout mon patron l'architecte, pour faire des économies m'emmène à une réunion de chantier... 160 KM/H, tout au long du trajet sur des routes vicinales !!! Dans l'habitacle, il règne une odeur de distillerie ! Lui, il n'a pas peut, puisqu'il est bourré ! Mais j'ai bien cru y laisser ma peau, surtout quand on a fait un demi tête à queue !!!
Crever pour un si petit salaire, non !!!

Je n’ai plus qu’à rechercher un autre job. Ça n’a pas l’air, mais c’est difficile de chercher un boulot quand on travaille!



Moral

Mon moral est bas. Ma tension est haute!

Parce que je fais un début de dépression, d’après mon toubib. Alors j’ai fait un petit tri croisé sur mon anxiété. Qu’est-il le plus dur?

Résultats :


-Me rendre compte de mon insignifiance                                           53,5 points.
-Me sentir minable                                                                                   52,5 points.
-Ne pas pouvoir me servir de mon savoir faire                                  52    points.
-Savoir que les gens de 50 ans ne sont pas embauchables (ou si peu)  48,5 points.
-Avoir peur de l’avenir                                                                              46,5 points.
-Etre incapable de maîtriser mon travail actuel (mais qui le pourrait?) 45 points.
-Voir diminuer mes facultés intellectuelles                                        42,5 points.
-Etre anxieux pour les études des deux petits                                  42    points.
-Avoir un petit salaire                                                                              41,5 points.
-Avoir à terme une petite retraite                                                          41,5 points.
-Avoir beaucoup de soucis dans mon travail                                    41,5 points.
-Avoir à terme un petit chômage                                                          41    points.
-N’être plus cadre                                                                                   40,5 points.
-Ne pas avoir droit au chômage dans un avenir proche                 40,5 points.
-Avoir un C.D.D. de 3 mois                                                                    37,5 points.
-Avoir de l’appréhension pour l’avenir de mon fils aîné (alors que lui s’en fout) 37    points.
-N’être pas aimé de ma compagne                                                    34    points.
-Avoir perdu ma force physique                                                            27,5 points.

 


En fait, je ne gagne pas assez de salaire pour vivre, mais j’ai en même temps l’impression de gagner trop pour les résultats professionnels que j’obtiens. Étrange paradoxe qui me met en mauvaise posture pour revendiquer plus, et même, pour vouloir continuer. Il me faut ajouter que cela fait maintenant 4 fois que je vois le taulier en état de distillation prononcée (sans compter les fois où je ne suis pas là pour le voir).

Je ne présage rien de bon à continuer de travailler pour un homme présentant des pertes de mémoires pouvant m’être préjudiciable, qui se prend pour Don Quichotte quand il est plein et qui redevient Sancho Pança à jeun.

Je n’ai plus qu’à placer mes espoirs dans mon sixième entretien qui aura lieu la semaine prochaine.

Bulletin N° 5 Samedi, 6 mai 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

Je viens d’avoir un cinquième entretien.
Toujours grâce à mon CV dernier modèle. Je m’aperçois que je prends une trop grande liberté, puisque, inconsciemment, je m’accoude sur le bureau de mon interlocuteur.

On verra bien.
Moral

Mon moral est bas.

Quelle peut en être la raison?

J’ai découvert que mon patron est un vrai alambic, ce que je n’apprécie pas du tout.
Il ne m’informe de rien, et je découvre les problèmes à mes dépends.
Je sers de bouclier, ou plutôt, l’image est meilleure, je suis pris entre le marteau et l’enclume.
C’est une situation que je n’ai pas envie de subir très longtemps!
Le classement est anarchique que dis-je, bordelique, inexistant.
En m’embauchant, il m’avait dit que c’était un de ses soucis, mais quand je lui propose d’organiser une réunion pour définir un classement des
dossiers, alors là plus personne.
Il y a loin de la coupe aux lèvres!

Mon aîné ne fout rien au lycée, il est fainéant et contrarie ma nature, ainsi que les ambitions que nous avions pour lui.

Ma femme est de plus en plus teigneuse.
Certes, elle est très mal traitée par son patron, qui à mon avis est à moitié fou, disons, psychopathe.
Il dit aux uns du mal sur le dos des autres et inversement, en prenant soin que les gens concernés s’en doutent.
Il change l’organisation plusieurs fois par jour, d’où pas d’organisation.
Il engueule les gens pour avoir fait ce qu’il a demandé de faire peu avant.
Il est le principal obstacle au bon fonctionnement de son entreprise, et faisant régner la terreur, il agit comme s’il voulait bloquer l’initiative et la responsabilité du personnel.

Ma femme est très stressée.

Mais de là à me harceler et à reporter sur moi le comportement de son patron, il y a une frontière dont je n’admets pas le franchissement, en fait je ne peux plus la supporter.

En résumé j’avais envisagé à défaut d’ambition légitime de carrière, un bonheur tranquille, fait d’attentions et de tendresses.
Qu’est-ce que je peux être con, à mon âge! (NDLA : Je confirme j'étais déjà con à 50 ans)...
Je me donne à fond dans mon travail, bien que ne l’aimant pas, et je n’ai rien envie de faire à la maison..
Je n’aime pas mon travail, je n’aime pas être à la maison et supporter ma harpie, je n’aime pas ma vie.
Bref j’ai encore fait le mauvais choix.
On dirait que la vie ne m’a rien appris.

vendredi 27 février 2015

Bulletin N° 4 Dimanche, 23 avril 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

C’est finalement à quatre rendez-vous dont trois grâce à mon CV dernière mouture, que je me suis rendu.

Le premier, chez un économiste  où il fallait être opérationnel tout de suite. Je ne faisais donc pas l’affaire.

Mon choix s’est donc fait entre un poste bien payé dans une entreprise nationale de construction sur paris en CDD de quatre mois et une place mal payée chez un architecte sur l’Aigle en CDD de trois mois.

J’ai donc choisi la deuxième solution.

J’ ai commencé à travailler le 14 Avril.

Je viens d’avoir un quatrième entretien pour un poste de R.A.Q. sur toute la France. Le recruteur était trop sympa, je suis tombé dans le piège de la trop grande convivialité et du coup, je n’ai pas exprimé complètement mon savoir faire.


 
 
Moral

Mon but était un petit boulot avec un petit salaire près de chez moi pour voir mes enfants grandir.

Résultat atteint à 100%.

Certes j’ai retrouvé un statut social normal.
Mais les choses ne sont pas si simples. Après tout ce n’est qu’un CDD de trois mois.
De plus c’est la première fois que je ne suis pas cadre : Vérificateur chez un architecte.
Je n’ai pas beaucoup de responsabilité. Je ne me doutais pas que les responsabilités et la lutte contre les problèmes complexes me manqueraient autant.
De surcroît, cet objectif bas était basé sur le fait que ne trouverai plus de place à objectif haut. En fait, j’avais le choix, et j’ai pris l’objectif bas...

Les conséquences ne sont pas non plus celles que j’attendais.

-Comme j’arrive de bonne heure, et bien, je ramène du travail à finir. Drôle de comportement. C'est tout moi, ça !
-Comme je ne suis pas en déplacement je subis chaque jour les attaques de roquet, de la part de ma compagne.

Alors finalement, le moral est mitigé.


 


Je reporte donc mes espoirs sur ce quatrième entretien pour lequel j’ai envoyé une lettre  de synthèse, ainsi qu’ un additif complétant l’explication de mon fonctionnement.
Et puis, je vais recommencer à regarder les annonces.
Le roquet commence à me faire monter la pression et j’ai bien peur d’exploser d’ici peu.
Finalement, vivre éloignés pendant la semaine est peut être la seule solution pour faire durer mon ménage. L’inconvénient est que je ne profiterai pas de mes enfants.
Le drame est Cornélien...

Bulletin N° 3 Mardi, 4 avril 2000



Rubriques du bulletin


 1  Travail

 2  Moral

Travail

J’ai même répondu à une offre d’emploi en proposant de travailler les deux premiers mois sans salaire pour apprendre le savoir faire spécifique de l’entreprise. Mais la réponse est négative. J’ai une réponse, de quoi me plains-je ?

Je postule pour des CDD. Mais ça ne donne rien non plus.

Je me suis inscrit Chez deux boites d’ intérim. Aucun résultat.

J’ai alors réalisé que mes C.V. étaient des repoussoirs à cause du mot “ingénieur”.

Au diable ce mot pourri ! Alors en une heure, j’ai refait mon C.V. sous forme de compétences, et j’ai supprimé ce titre qui m’empoisonne vraiment la vie.

J’ai mis le turbo ! J’en suis à 91 lettres en cumulé. Les 20 dernières sont des candidatures spontanées.
J’ai contacté toutes les chambres syndicales de SNTP. Certaines ont transmis mon CV nouvelle formule. Sympa !
SNBATI m’a envoyé l’annuaire de ses adhérents et j’ai fait insérer une annonce dans leur bourse du travail.
J’ai écrit à une dizaine d’Architectes du département.




Moral

  Je dois probablement avoir une existence virtuelle.

J’envoie peut-être, en réponse à des annonces imaginaires, des lettres trans -parentes, que personne ne reçoit et personne ne lit.
Je n’ai aucune utilité à la société.

C’est bizarre, les impôts et charges que j’ai payé n’étaient pas imaginaires.

La société considère que j’existe quand ça l’arrange.

Les jours sont longs, longs, longs...

Je me suis bien un peu remis à ma façade.
Mais j’ ai trop mal au dos, et aux pieds.
Je ne tiens pas longtemps.

Et le lendemain, le canard était toujours vivant...

Putain, c’est pas vrai ! En deux jours, j’ai trois rendez vous pour entretien, étalés sur sept jours.
Le premier, grâce à mon ex-client, dont j’avais repris l’activité il y a trois ans.
Les deux autres, je pense que je les dois à mon nouveau CV.
Ce sont des candidatures spontanées.

Le moral est, du coup, gonflé à bloc !