jeudi 21 septembre 2017

Mémoires et radotages (134) – Le départ de Philippot




Écrit le jeudi 21 septembre 2017.

La victoire de Macron, on le voit bien depuis son élection, a eu un impact sur les oppositions morcelées qui ont été vaincues, parce que divisées, aux présidentielles ainsi qu’aux législatives. Le parti socialiste a carrément explosé en vol, on est en train de rechercher les morceaux. Le front de gauche éclate dans une lutte de domination entre communistes et Mélenchonistes. La droite décontenancée par la défaite en rase campagne de Fillon est décomposée et se cherche un leader pour reconstruire sur les ruines. Pour finir, le FN, vient de trouver un fusible et le fait sauter, pour sanctionner sa défaite de mai et juin dernier : Florian Philippot.

De fait, Marine le Pen, se défausse sur Philippot pour tenter de se sauver elle-même. Après tout c’est quand même elle qui l’avait choisi comme numéro 2. De plus, la catastrophe du débat de l’entre deux tours, c’est quand même elle qui en est la coupable à 100%. Je suis à peu près certain, qu’à sa place, Philippot se serait beaucoup mieux sorti de cette joute oratoire avec Macron.

Philippot est surtout responsable d’avoir gardé trop longtemps dans la campagne, le concept de ‘sortie de l’euro’. Si je suis convaincu qu’il faille sortir de l’euro, ce n’est pas pour cela que l’on doive en parler. Je l’avais dit : Il ne faut pas en parler, mais il faudra le faire le moment venu. Ce trop-plein de vérité a desservi le ralliement d’une frange d’électorat. Après tout, Macron n’a-t-il pas menti en promettant des choses qu’il ne fera pas ? Pourquoi ne pourrait-on pas aussi mentir en ne parlant pas des choses qu'on fera !

Ce que le FN n’admet pas c’est sa défaite. Il lui faut des coupables, des purges, des exclusions… Ce qui est dommage, c’est simplement l’énorme différence de score entre Macron et Marine, dont je viens d’expliquer les raisons. Mais en vérité, il était impossible que le FN gagne ces élections, pour la bonne et simple raison que ce parti n’avait pas su rallier des appuis politiques, ni su nouer des alliances.

Le FN, avec le départ de Philippot, perd aujourd’hui ses arguments sociaux et économiques et va perdre les électeurs qui allaient avec. Le front se retrouve dès demain avec la seule ligne politique : Identité nationale, immigration, sécurité, la même qu’à ses débuts, gardant seulement son électorat du début et perdant tout le bénéfice populaire qu’il avait engrangé depuis les dernières années. De plus le "vieux" (Jean-Marie le Pen), va reprendre de l'influence, de son influence néfaste et nauséabonde, teintée de jeux de mots drôles bien que déplacés. Même avec sa maitrise absolue de la conjugaison au subjonctif, sa présence va bien évidemment favoriser le départ des sympathisants !

J’avoue que la ligne Philippot me plait assez ainsi que celle de Dupont-Aignan. De plus, le personnage médiatique Philippot a bien plus de charisme que celui de Dupont-Aignan. Je suis persuadé que certains électeurs aimeraient un pacte entre ces deux hommes politiques. La question est : Un Gaullo-Chevènementiste peut-il faire alliance avec un Gaulliste ?
Leurs caractères peuvent-ils s’accorder ? Une rivalité peut-elle faire capoter cette coalition que personnellement je souhaiterais ? C’est bien possible. L’avenir le dira.

En tous cas, Philippot à créé son mouvement ‘Les Patriotes’. Il n’a pas d’appui, pas de financement… Chacun sait que l’argent est le nerf de la guerre… Macron le sait bien, lui que les banques ont soutenu…

Le problème à mon sens, c'est que Mélenchon risque de récupérer les voix des électeurs déçus par le durcissement imminent de la ligne du FN. Hélas, le front de gauche serait une véritable passoire immigrative et un non-sens économique, ce qui n'en fait pas à mes yeux, LE parti du dernier recours !

Je dis « bon vent » à Philippot, n’en déplaise à Marine le Pen, en souhaitant qu’il ne finisse pas comme Bruno Maigret dans l’anonymat définitif.

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